Rock'n'roll platitude
Hier, entre le rocky horror show du Grand Journal de Denisot (live de The Dead Weather) et le pappy horror show de Drucker sur Europe 1 (Hugues Aufray et Marcel Amont, sans rire), il y avait de quoi avoir mal aux oreilles. The Dead Weather et Izia (fille d'Higelin), ces parodies actuelles pourries de Janis Joplin, me rappellent la fameuse phrase de Jean-Edern Hallier : "Malheureusement, le sérieux, c'est l'air sérieux". Aujourd'hui, malheureusement, le rock, c'est l'air rock.
Cette année, avec mon groupe, nous avons joué en première partie de parisiens qui se présentent comme un croisement sulfureux entre provoc' et glam rock, nos David Bowie '72 à nous.
Nous, on ne se présente sous aucune étiquette "rock'n'roll'. On est arrivé sur scène, on a chanté nos chansons, entre deux morceaux j'ai précisé au micro "je ne sais pas si je vous l'ai dit, mais ce soir on ne gagne pas un centime sur la recette de la soirée". Après notre set, le responsable de la salle a pris notre guitariste à part pour lui dire combien il était choqué de notre prestation, qu'on n'avait pas le droit de faire ce qu'on a fait, etc. Bref, dès que la provoc' sort du plan marketing, elle n'est plus très rock'n'roll.
Ce soir-là, un groupe a vraiment dérangé, mais sans calcul, sans crier sur les toits sa supposée rock attitude et du coup, quand ce n'est pas du marketing, ça fait drôle à certains, qui préfèrent le confort de l'écoute de groupes qui ne dérangent que sur le papier.
Le responsable de la salle, qui fait bar aussi, n'a pas dû apprécier non plus que je me pointe à la balance avec une canette de bière dans la poche de ma veste.
Un détail : personne n'a quitté la salle pendant notre set, ce qui n'a pas été le cas pour le deuxième groupe. Shocking ?