Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Au rayon cd
17 novembre 2009

Chronique Eiffel dans son intégralité

Suite au saucissonnage en règle par Bakchich de mon article consacré à Eiffel, voici ici l'intégralité de la chronique :

« A tout moment », EIFFEL s’obstine à faire du vrai rock

 

Le 5 octobre, jour de sortie de l’album d’Eiffel, tous les médias mainstream – presse et radios- annonçaient l’« évènement » discographique de la semaine. J’ai pensé « Ah, enfin, Eiffel commence à être reconnu à sa juste valeur ».  Je monte alors le son des infos : l’évènement en question s’appelait Danny Brillant.

 

Alors je sais bien, nous sommes en France, on doit payer les élèves pour qu’ils viennent en cours, Frédéric Mitterrand est ministre de la culture, mais on ne s’habitue pas au pire.

Cet album, « A tout moment », est une œuvre forte, une de plus dans la discographie d’Eiffel. Les 4 albums studio incarnent le contraire de la tiédeur, vous savez, ce carburant de la production musicale actuelle, et qui n’est sans doute pas étrangère à la fameuse crise du disque.

Eiffel a émergé sur les radios rock en 2002 avec un single hypnotique, « Tu vois loin », extrait de l’album « Le ¼ d’heure des ahuris ». La magie à l’état pure : Eiffel sort de son chapeau l’inextinguible mélancolie qui habite le fond des yeux du rocker français et la pare d’espoir. Après le coup d’essai pop-rock « Abricotine » (2001), contenant le pamphlet poétique « J’ai poussé trop vite », Eiffel confirmait son potentiel de grande puissance nationale.

 

Aujourd’hui, le groupe de Romain Humeau livre « A tout moment », avec encore une belle brochette d’hymnes rock imparables : « Minouche », « A tout moment la rue », « Sous ton aile » (2ème single obligatoire), « Cet instant-là » (troisième single obligatoire), « Nous sommes du hasard », « Clash ». Seul le dernier titre, « Ma nébuleuse mélancolique », laisse entendre un groupe un peu en deçà de son potentiel, en pilotage automatique.

Sur le reste, les Eiffel prouvent qu’ils en ont sous le capot, en bons disciples de Léo Ferré et du rock anglo-saxon « tendu » (XTC, Sixteen Horsepower, Pixies), et en frères de cœur de Noir Désir. Cette dernière influence est revendiquée principalement pour avoir donné envie à Romain de « cracher la voix ». Mais il y a une dimension harmonique dans Eiffel qui est très particulière et qui ne s'apparente pas au rock : Debussy, Ravel, la musique modale, indienne... et cela s’entend une fois de plus dans ce nouvel album

On espère, à la suite de la tournée, la sortie d’un live aussi émouvant et flamboyant que celui livré sur l’antenne du Mouv’ le vendredi 6 novembre, pendant que la ménagère de moins de cinquante ans vibrait devant Le Plus Grand Quiz de France sur TF1.

 

Publicité
Commentaires
S
J'ai moi aussi découvert Eiffel avec "le 1/4 des ahuris", qui a le privilège d'être un des rares albums que j'adore de A à Z et que j'écoute régulièrement sans me lasser...<br /> J'ignorais (mais c'est normal, j'ignore beaucoup de choses...) que le groupe revendiquait ouvertement l'influence de Noir Déz, que j'adore aussi depuis des lunes... J'avais bien remarqué la ressemblance des voix poussées, hurlées même sur certains morceaux...<br /> Mais pour répondre à ta phrase « Ah, enfin, Eiffel commence à être reconnu à sa juste valeur », sache qu'à Toulouse, où j'habite, les places pour leur concert se sont arrachées tellement vite que je n'ai pas pu en acheter...<br /> Tant pis pour moi et tant mieux pour eux !!
Au rayon cd
Publicité
Archives
Publicité