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Au rayon cd
14 juin 2011

Kate Bush - Director's Cut

Les titres marquants de l'extravagante anglaise datent d'il y a 25 ans pour les plus récents. Ses rares tentatives discographiques des années 90 et 2000 sont passées inaperçues, au regard du succès immense qu'elle recueillait dans sa première période. La créativité, l'imagination, l'audace mélodique étaient caractéristiques de cette période bénie.

Aujourd'hui, on apprend que Kate Bush s'est repenchée sur certaines chansons de ses deux précédents albums (si l'on exepte Aerial) pour les réenregistrer. Quand on sait qu'un artiste, anglais de surcroît, passe des mois et des mois, voire des années, à peaufiner son oeuvre face à la lourde perspective d'immortalité que suppose la publication d'un disque, à valider des choix en toute conscience, en toute responsabilité vis-à-vis de lui-même et de son public, une telle entreprise trahit une certaine frivolité. Et qu'on ne vienne pas me parler de perfectionnisme. Le perfectionnisme est quotidien pendant la longue durée de confection d'un disque, il n'apparaît pas comme par enchantement 15 ans après. Voudra-t-elle refaire son enfant pour qu'il correponde mieux à l'idée initialle qu'elle se faisait de lui ? Ce petit air de caprice anachronique, de reniement de soi, n'était pas pour me plaire à priori, mais étant assez admirateur de Kate Bush, je me suis laissé tenter avec plaisir : après le nouveau PJ Harvey (miraculeux), le nouveau Kate Bush, quelle année !

La grâce est là par endroits, c'est sûr, mais où est passée la magie ? Le savoir-faire est là, peut-être, mais savoir-faire quoi ? Un album lounge de Kate Bush ? Plutôt que d'entendre "Kate Bush chante Kate Bush", on a l'impression d'entendre "Kate Bush chante Simple Minds" (période Street fighting years). Je vous jure que j'entends la voix de Jim Kerr dans "Top of the city".

Alors bien sûr, des titres méritent le détour : le single "Deeper understanding", "Moments of pleasure" (moment de grâce), "And so is love" (qui devrait être un single) mais globalement, le fantasme manque de chair.

En 1986 sortait la seule compilation de Kate Bush, The whole story, l'album parfait : "Wuthering heights", "Babooshka", "Cloudbusting", "Breathing", "Running up that hill", "Army dreamers", "Don't give up", "The dreaming", etc. bref, un beau best of tout beau des années 80 à lui tout seul. Mais comme l'indiquait son titre prémonitoire, tout était (presque) dit en effet. 

Pour les fans de Simple Minds période Street fighting years donc, Director's cut me donne quand même envie d'écouter le Morcheeba 2010 (Blood like lemonade), c'est déjà bien.

 

 

 

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