Docteur House terrassé par la fièvre du samedi soir

Vu hier soir chez Ruquier, le buzz du week-end : la dissection de Hondelatte.

Hondelatte est arrivé en annonçant : j'accepte la critique, tant qu'on reste dans le respect de la personne. Il aurait peut-être fallu traduire pour Natacha Polony.

En amenant ses critiques sur le terrain de la personnalité "narcissique" de Hondelatte, comme pour nourrir une démonstration ne s'acrochant qu'à des branches psychologisantes nauséeuses, Polony a enfreint le plus élémentaire bon sens.

Certes, Hondelatte a donné le bâton pour se faire battre en illustrant sa chanson par un clip raté et cauchemardesque. Quand on s'enorgueillit de posséder une maison avec piscine et un appartement à Paris, on peut débourser plus de 1250 euros pour un clip, surtout si c'est pour obtenir un résultat comme ça. Accompagnée d'une telle vidéo, la chanson n'a aucune chance, même chez Pascal Sevran. Pas une faute de débutant, une faute de goût. On attend le "nouveau clip" qui devait être présenté à la rentrée en remplacement de ce truc inlivrable.  

Une fois ces considérations admises, on peut se féliciter de constater que le corporatisme journalistique a ses limites... quand il s'agit de torpilller un collègue qui sort des rangs éditoriaux conformistes et autres cahiers des charges télévisuels (cynisme interchangeable, frilosité interchangeable, connivences de circonstance, etc.). Bref, une tête dépasse dans la confrérie, et les hyènes se lâchent sur twitter. La cour de récréation rigolarde dans toute sa splendeur. Nagui s'ennuie dans la vie, c'est ce qu'on retiendra de cette fièvre du samedi soir.

Il faut croire que si l'album de Hondelatte cartonnait, ça gâcherait la vie de beaucoup de professionnels du micro.

Par extension, le traitement politique médiatique fonctionne de la même manière, tout se tient.

Le problème de Hondelatte, c'est qu'il n'a pas compris que pour faire de la musique en France aujourd'hui, il faut tenir un concept. Boboïsant si possible (pléonasme : tout concept est boboïsant). Il aurait dû prendre un pseudo à la con comme tout le monde, Kamikaze par exemple (puisque Cascadeur c'est déjà pris). S'il était apparu coiffé d'un casque sur le plateau, il aurait sans doute été épargné. Et peut-être même encensé. En fait, il aurait dû mettre un casque dans son clip pour commencer.

Une dernière chose : qui fera le procès du narcissisme de Bruel - l'ami d'Anne Sinclair et par conséquent soutien logistique éclairé de DSK avant la canicule de New York - sur un plateau télé, face à lui ? Qui lui dira dans les yeux qu'il n'aurait pas dû faire son album parce que ses paroles sont pourries ? Quel Mickey Maousse Costo de la télé ?