De la contre-culture à la culture contre-culte

Certains titres de presse intellectualisants (Libéckuptibles par exemple) s'évertuent à cultiver d'eux-mêmes une image de contestataires éclairés mais aussi de gens sérieux au bon goût mainstream. Comment concilier ces deux vertus asymétriques en 2010 ? C'est bien simple : en démontant une à une, sous le ton de la mauvaise foi rigolarde et assumée, les statues qu'ils ont contribué à ériger dans les années 90 (Morrissey en page "Il m'énerve" de Libé du 23 août 2010, sous le titre "Le chant du désespérant", Björk, Radiohead et Jeff Buckley dans "ça casse" sur le site des Inrocks). Bref, on se renie mais avec style, sans se départir de sa classe naturelle. Au passage, ce sont les mêmes qui nous ont vendus des couv' surréalistes genre "Jamel, le nouveau Coluche" (qui peut me citer le titre d'un sketch du comique ?) et qui nous vendent la pensée gauchisante (contestataire et sérieuse comme eux ?) depuis plus de vingt ans, ça fait réfléchir.

Bon, et tout ça pour nous vanter à côté, sur 4 pages - Inrockuptibles du 18 août -, les mérites d'une daube absolument inécoutable comme Sexy Sushi (sous le titre magnifique "Indé bandant"). Ah ces rebelles éclairés, on ne les refera donc jamais.

Au fait, chaque année, Les Inrocks organisent un concours - "CQFD" (c'est le nom) - pour découvrir de nouveaux talents... en partenariat avec McDonald's.

"Je ne sais toujours pas si on fait de la musique, en fait"
Rebekka Warrior, de Sexy Sushi (dans Elegy, Août 2010)

Comments

[Maoka]

Très bon papier !