Miossec : Chansons pour fumer

Il y a 25 ans, Desproges faisait les Chroniques de la haine ordinaire et c'était génial, drôle, avec de l'esprit. Sans haine. Avec une autodérision perdue. Aujourd'hui, les chroniques de la haine ordinaire, c'est placer Gilbert Collard à la droite d'Hitler, traiter les électeurs du FN de gros cons et de fils de pute. La cour de récré.

Autant dire que même la haine ordinaire, c'était mieux avant.

Alors quand Hollande se présente comme un candidat normal ou que Miossec présente ses Chansons ordinaires, on en frémit d'avance. Chansons ordinaires, quel titre pourri et réducteur pour un album destiné de toute évidence à clore la trilogie entamée (mais jamais finie) avec Boire. Baiser était son L'Empire contre-attaque. Que voulez-vous, Miossec est comme Jean-claude Dusse : il a du mal à conclure. Et pourtant, c'est celui-là qu'il fallait nommer Fumer. Evidemment. C'était le moment.

Miossec s'est rendu compte qu'il s'est sacrément embourgeoisé avec ses précédents enregistrements, alors il fait du Biolay, enfin. Il était temps depuis Boire et Baiser.

Le superbe ordinaire.